Principes généraux 1
Ces quelques principes de base sont extraits des
ouvres de MM. Jean DAUBY et Gaston VASSEUR et nous servent de guide de référence
pour écrire dans notre revue " Ches Vints d'Artois "
Règle
générale
Respecter l'orthographe et les règles grammaticales françaises
chaque fois que l'on peut. ex : dins (dans), dint (dent), pont (point), dogt
(doigt) Le pluriel emploi du S : edz ojons, dz éfants, ches
jornals... emploi du X: des potiaux, ches jueux, ches viux, ches brasseux,
ches berloqueux... L'apostrophe Si elle s'emploie dans des cas
particuliers du picard (dont certains seront vus plus loin) et pour élider un e
muet en poésie, il est bon de ne pas abuser de l'apostrophe. Déjà en poésie on
peut se rappeler que l'élision du e à la fin d'un mot n'a pas raison d'être
quand ce e est précédé d'une consonne et que le mot suivant commence par une
voyelle ou un h muet.
Le trait d'union
Il s'emploie en général comme en
français, mais aussi dans d'autres cas précis - pour les fausses diphtongues
: a-out (août), ta-on (taon), où il a pour valeur de séparer ces mots en 2
syllabes. - pour séparer une voyelle nasalisée de la nasale qui suit :
sémain- ne (semaine), dain-ne (daine), épin-ne (épine)... dans ce cas il
remplace le point ou l'apostrophe utilisés parfois. - par contre quand le
pronom personnel i ou l'adverbe y forment un yod avec la voyelle initiale du
verbe, le tiret sert à souligner ce yod (en poésie 1 seul pied)
La graphie de
certains mots
Les mots en eau : le i remplace le e, mais ne vient pas en
supplément ex : catiau (château), iau (eau), biau (beau) sauf dans les secteurs
où le e devenu é est prononcé. ex : biéau. Maintenant: achteure (en un seul
mot) ne pas confondre avec ce qui suit. à cette heure, à l'heure dite: à
cht'heure - à chl'heure autour (à l'entour) : à l'intour.les alentours : elz
alintours.Que : eq et non equ' (prendre ex sur coq, cinq) - qu' qué Puis: pi
et non pis (la liaison ne se fait pas : pi-z-un aute). Puisqu : pisque -
pisqu' Pas: (adv. nég.): mie (qui renforce la négation) - pont Alors:
adon. Demain: edmain, énmain, dmain, nmain (toujours en un seul mot) Peut
être: pétète Où - d'où: dù, dùss, eddù (eddù qu'al est) Plus (négation):
pu (on ne fait pas la liaison avec le s final, on supprime donc le s (y in a pu
un). Plus (davantage): pus', des fois puss (on fait la liaison : t'in as
pus'eq mi)

Principes généraux 2
Les adverbes de
lieu
dessus: dsu, edsu (sans s terminal : pas de liaison) dsur, edsur
dessous : dsous, dzous, pa dzous, in dzous. dans : dins, in n'dins, in
d'dins.
L'article défini
singulier : le - la: l' devant une voyelle ou un
h ou après une syllabe ouverte ex : l'infant i-a cassé l'boutelle. el en
début de phrase ou après une syllabe fermée, devant une consonne ex : el
man-man alle prépare el diner. pluriel - les: les devant une consonne (ex :
les garchons). les, lz', après une syllabe ouverte : i a copé lz' ortiles.
elz après une syllabe fermée : i cope elz apes. remarque 1 : souvent
l'article défini est remplacé par l'adjectif démonstratif ches (voir plus
loin). remarque 2 :noter l'absence d'apostrophe quand le e figure dans
l'article.
L'article indéfini
un - une: un ou ein au masculin eun' ou ein'
au féminin.
L'article partitif
du au masculin et del au féminin (parfois
deul). du, de la: dl' devant une voyelle et après une syllabe ouverte ex :
j'ai mingé dl' andoulle.(comme en français) edl devant une voyelle et après
une syllabe ferméeex : faire edl andoulle (comme en français). des: des
devant une consonne (des rogins). dz après une syllabe ouverte et devant une
voyelle ex : j'ai acaté dz'oranches. edz après une syllabe fermée et devant une
voyelle ex :j'acate edz oranches.
Adjectifs possessifs
singulier, 1
objet possédé (mon, ton, son, ma, ta, sa) masculin : min, tin,
sin, féminin : eun', et', es', devant une consonne, après une syllabe fermée
ou en début de phrase. féminin : m', t', s', devant une consonne, après une
syllabe ouverte. masculin - féminin : em'n, et'n, es'n devant une voyelle
après une syllabe fermée ou en début de phrase. masculin - féminin : mn, t'n,
s'n, devant une voyelle, après une syllabe ouverte Singulier, plusieurs
objets possédés : mes, tes, ses, m's, em's... Pluriel, un objet possédé :
nou, vou, leu ; parfois no, vo, lu. Pluriel, plusieurs objets possédés :
nous, vous, leus ; parfois nos, vos, lus.
L'adjectif démonstratif
souvent
employé à la place de l'article défini. différentes graphies selon les cas.
Noter l'emploi de l'apostrophe selon les graphies : i cantot ch'père - i
cante ech père. 'supprimé quand il y a présence du e. i ploïot chl'ape - i
ploïe echl'ape chel mère - chl'oranche - echl'oranche Pluriel : ches -
chz' - echz' - ezz' - zz'

Principes généraux
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La diphtongue OY à l'intérieur d'un mot le ï remplace le y : moïen
- appoïer - noïé... Y et i: La différence entre le pronom personnel i et
l'adverbe y doit être notée avec précision. i c'est il, c'est li (lui). Quoi
qu'i y-a dit ? : notion de lieu (qua-t-il dit là bas ?). Quoi qu'i-a dit ?
notion d'interlocuteur (que lui a-t-il dit ?).
Consonnes doubles: on notera
ll', zz', un'. Eviter l-l'. et-l', l'l'... ex : jé ll'ai mingé - i ll'ont
mingé, jé zz'ai mingés, i nn'a incor, té nn'as pu... avec un é de liaison
pour é-zzés minger, pour é-Ll'acater, pour é-nn'avoir...
Consonnes
euphoniques: on intercale une consonne pour séparer 2 voyelles et éviter le
hiatus (ex : en français : va-t-il ?) Z : ej leu z'ai dit, i z'ont des gros
bras. N : leu n'estomac d'canard ; queu n'arape echti lal ! L: in devot
l'y aller.
Qui ou qu'il: Comment écrire : qui ou qu'i ? Il faut différencier
le pronom relatif (1) de la conjonction de subordination (2) plus fréquente.
Pour cela, mettre la phrase au féminin. 1 : diminche qui vient - el semain-ne
qui vient. 2 : chl'éfant qu'i brait - chel fille qu'al brait. é de liaison:
des vertés-pinmes - ein' bellé-loque. i n'pait'té pont - i roul'té cor (3è
pers. plur. verbes)
Conjugaison: les désinences verbales sont guidées par le
français. Remarques :1 - on rencontre souvent par erreur ché pour ch'est
(c'est). 2 - élision du é de avoir été : j'ai été - i z'ont 'té. 3 - t't ou
't pour la 3è pers. du plu. (tous temps confondus) soit : t't derrière une
voyelle : i boét't - i juait't 't derrière une consonne : i ronfel't - i
treuv't.
Les pronoms personnels: je : ej ou j' et non ch' parfois rencontré
par erreur tu : té - parfois tu. il : i et non y souvent rencontré par
erreur. elle : al et non all ou aile, parfois a' devant in pronom ou adverbe
élidé : a' n'mé vot pont. nous : o, in, on - o z', on z' (liaison) parfois
nous. vous : o - o z' (liaison) - parfois vous. ils : i - i z'
(liaison). elles : al - al z' (bison) parfois elles.
Le è (ouvert) suivi
de ni ou n est souvent nasalisé en in, et min-me (le même), el crin-me (la
crème), i sin-me (il sème).
Les accents ' et ^ l'accent è est souvent
remplacé par le é (fermé). l'accent ^ n'est pratiquement pas employé.
Liaison
- cas du S Le S se lie sonorisé dans les mêmes conditions qu'en français, mais
on peut écrire Z, ex : em'z amisses.
Analogie certains patois étendent à
d'autres personnes le t final de la 3è personne du singulier. On le séparera du
verbe et du mot suivant par des tirets ex : t'es-t-ein drôle. On fera de même
avec les pronoms ex : vou-n-éfant - ti-z-autes.
Petite note in ch'ti : n'vous
épeutez (effrayez) pont, ch'n'est mi difficile, cha viendra in lijant (et in
parlant aveuc des ch'tis).
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