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Si Dunkerque nous

    était conté ...

Certaines photos viennent du site http://mincoin.free.fr de Pierre le Wasquelour avec son autorisation.
Merci Pierre

 

 

 L'histoire du carnaval !

Une ordonnance du Magistrat du 16 janvier 1676 réglemente déjà la sortie des masques. L'originalité du Carnaval dunkerquois tient du fait qu'aux XVIIème et XVIII siècles les armateurs offrent une " foye " aux pêcheurs d'Islande, cela signifie qu'en plus d'une avance sur salaire les marins bénéficient également d?un festin, ou d'une fête, en partie payée par l'armateur. Cette fête donnée avant le départ pour six mois de mer, avec l'isolement, la crainte du naufrage et les conditions de vie précaire que cela comporte, est à l'origine de la Visshersbende (bande des pêcheurs en flamand), cependant elle est encore distincte du Carnaval des jours gras. Le flamand est à cette époque la langue parlée à Dunkerque et les chansons entonnées par les marins sont alors toutes en flamand.

Un jour, le départ pour l'Islande et la foye donnée en cette occasion coïncident avec les jours gras qui annoncent le début du Carême. Les marins se parent alors de masques et de déguisement avant de s'adonner à leurs réjouissances favorites. La Visshersbende, au sens carnavalesque du terme, est née.

Sous la révolution, une délibération de l'autorité municipale interdit toute manifestation carnavalesque par crainte du trouble. Au XIXème siècle, l'évolution du Carnaval suit de prés l'essor et les vicissitudes de la pêche à la morue. Les dramatiques naufrages des morutiers suscitent des élans de générosité qui sont à l'origine de l'activité des sociétés philanthropiques et carnavalesques (organisation de bals de bienfaisance, quêtes sur le parcours de la bande au profit des veuves et orphelins de marins péris en mer). La bande des pêcheurs sort le lundi gras et le carnaval s'achève le soir du mercredi des cendres marquant le début du Carême.

L'hiver 1847, particulièrement rigoureux, contraint les Dunkerquois à reporter pour cause d'intempéries les manifestations carnavalesques au premier dimanche de Carême. C'est la première fois que le Carnaval se déroule après les jours gras. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l'apogée de la pêche à la morue fournie des ressources importantes aux Dunkerquois, ce qui est de bonne augure pour la vitalité du Carnaval. Le 10 février 1861, le cortège sort de l'hôtel des pompiers en Basse-Ville et arpente la ville cinq heures durant.

Peu à peu le déclin de la pêche à la morue se fait sentir à Dunkerque; la Visshersbande perd également de sa vigueur. En 1896, le journal "le Nord Maritime" prédit même la fin de la bande des pêcheurs; les jours de Carnaval il y a plus de touristes que des masques dans la ville. En 1900, si les bals conservent leur succès, les bandes périclitent, ce qui n?est pas sans conséquences sur le commerce local.

En 1906, la municipalité animée par Alfred Dumont, le maire de Dunkerque met en place une dynamique pour relancer le Carnaval de rue. En 1914, à la veille du premier conflit mondial, le tambour major Côgnac emmène une bande aux rangs bien fournis à travers la cité corsaire.

     

Supprimé en 1915 pour cause de guerre, rétabli en 1920, le Carnaval est également un indicateur de la santé économique de la ville. Les mouvements de grève survenant lors du Carnaval influant fortement sur la participation de la population comme lors de grèves des ouvriers du textile de février 1924. Les bals connaissent une grande vogue au début du XXèmes siècle et s'étalent déjà sur une périodeallant du 29 janvier au 6 mars environ. En 1924, les cuivres rejoignent les fifres et les tambours au sein de la musique. En 1926 a lieu la première bande de la Citadelle, quartier marin tout indiqué pour recevoir la bande des pêcheurs.

 

Le carnaval de pêcheurs.



Les fêtes du carnaval constituent l'élément le plus pittoresque du folklore de la région dunkerquoise; les manifestations s'y déroulent pendant plusieurs semaines et notamment lors des "trois joyeuses" c'est à dire le mardi gras et les deux journées précédentes. Les plus caractéristiques de ces festivités sont les Visscherbendes ou bandes des pêcheurs. Les bandes de pêcheurs ont pour origine la sortie en groupe que les pêcheurs d'Islande effectuaient jadis avant de partir pour la longue croisière qui allait les priver des divertissements de la vie à terre.

Chaque municipalité de l'agglomération (Dunkerque, Malo Rosendaël, Saint-Pol, Coudekerque-Branche) organise sa bande à une date qui lui est propre : les habitants masqués et travestis, brandissant les traditionnels parapluies, commencent, derrière un majestueux tambour-major, une marche mouvementée à travers la ville. En divers point de l'itinéraire, les masques se lancent avec des "tiens bon d'sus", on se bouscule dans un brouhaha de rires des de cris, chantant ou plutôt hurlant les nombreux airs de carnaval :


    Roul' ta boss' mon père est bossu ..
    Talire, taloure ...
    Un garçon boucher...
    Ella a cassé son parapluie ...
    Rose la poissonnière...
    Comme ni mei... comme ni mei...
    Nous habitons là-hait, là-haut
    Donne un zô à mon oncle Cô qui revient d'Islande..
    La cabaretière.. fais nous crédit...
    Où irons nous le mercredi des Cendres ...
    As-tu connu Manotje..
    On dit que Dunkerque est mort..


Avant d'en arriver au chant "Vive les enfants" de Jean Bart et d'entonner la Cantate à Jean Bart :

1ère strophe
Jean Bart, salut à ta mémoire
De tes exploits, tu remplis l'univers ;
Ton seul aspect commandait la victoire,
Et sans rival tu régnas sur les mers.
Jusqu'au tombeau, France mère adorée,
Jaloux et fier d'imiter sa valeur,
Nous défendrons ta bannière sacrée,
Sur l'Océan qui fût son champ d'honneur. (bis)
3ème strophe
Découvrons-nous, sculpté par le génie
Jean Bart revit dans ce bronze éloquent.
Et toi qui fus l'idole de sa vie,
Son glaive encore, ô France ! te défend
Si l'ennemi qui pâlit à sa vue,
Dans son délire osait nous outrager,
Du piédestal, qui porte sa statue
Il descendrait armé pour nous venger. (bis)
2ème strophe
Enfant du peuple, il conquit sa noblesse
Par son épée…ô glorieux destin.
Et cette épée, aux jours de sa détresse,
Sauva la France, en lui donnant du pain.
Un feu sublime, embrasait son courage ;
La hache au poing, affrontant le trépas,
Il s'élançait, terrible à l'abordage,
Tel un lion au milieu des combats. (bis)
Refrain
Jean Bart ! Jean Bart ! La voix de la Patrie
Redit ta gloire et ton nom immortel.
Et la cité qui te donna la vie
Erigera ta statue en autel ! (bis)
 

 

 

CVT - Février 2005  © Nouzautes

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