Pierre
Dubois
et
sa
fille
Marie
Anne,
habitants
de
Nempont-Saint-Firmin
en
Artois
(Pas-de-Calais),
sont
accusés
de
crime
de
pointage
en
Picardie.
Ces
deux
prisonniers
sont
d’abord
condamnés
à
la
déportation
en
Louisiane
mais
de
nouveaux
ordres
changent
leur
destination
pour
Québec.
Le
registre
des
malades
de
l’Hôtel-Dieu
de
Québec
ainsi
que
son
acte
de
sépulture
attribuent
à
Pierre
Dubois
la
profession
de
faux
saulnier.
Rénald
Lessard
souligne
que
les
frais
d’hospitalisation
des
faux
sauniers
étant
à
la
charge
du
roi,
il
était
important
que
les
religieuses
hospitalières
notent
précisément
à
côté
du
nom,
de
l’âge
et
de
la
provenance,
le
statut
du
malade
.
Il
semble
fort
probable
que
Marie
Anne
fut
également
une
faux
saunière
puisqu’elle
subit
le
même
sort
que
son
père.
Le
faux
saunage
Le
sel
est
une
denrée
indispensable
à
la
conservation
de
beaucoup
d’aliments.
Sous
l'Ancien
Régime,
la
vente
du
sel
devient
monopole
d’État
et
fait
l’objet
d’un
impôt
spécifique,
la
gabelle.
La
particularité
de
cette
taxe,
c’est
l’inégalité
géographique
de
sa
perception;
certaines
provinces
en
sont
exemptées
alors
que
d’autres
paient
la
taxe
à
son
taux
le
plus
élevé,
soit
20
fois
la
valeur
du
sel.
Une
telle
différence
de
prix
ne
pouvait
que
favoriser
la
fraude
et
la
contrebande,
c’est-à-dire
le
faux
saunage.
La
rivière
de
l’Authie,
limite
naturelle
entre
la
Somme
et
le
Pas-de-Calais,
servait
de
frontière
entre
l’Artois,
où
le
commerce
du
sel
était
libre,
et
la
Picardie,
où
le
sel
était
fortement
taxé.
Un
pont
d’à
peine
quatre
mètres,
séparait
Nempont-Saint-Firmin
(Artois)
de
Nampont-Saint-Martin
(Picardie),
où
se
trouvait
le
poste
douanier
pour
la
gabelle.
La
différence
d’imposition
entre
l’Artois
et
la
Picardie
favorisait
la
contrebande.
Ainsi,
pour
rendre
plus
difficile
le
transport
entre
les
deux
pays,
il
y
avait
une
zone
de
trois
à
cinq
lieues
de
large
le
long
de
la
frontière,
où
la
consommation
de
sel
était
strictement
mesurée.
La
sévérité
des
peines
semble
disproportionnée
pour
la
répression
de
délits
–
considérés
par
la
plupart
des
gens
–
fort
peu
graves.
Pour
la
contrebande
à
pied
et
sans
armes,
le
faux
saunier
était
condamné
à
200
livres
d'amende;
pour
non-paiement,
la
peine
était
convertie
en
celle
du
fouet
et
de
la
marque
«
G
»
au
fer
rouge,
servant
à
constater
la
récidive,
laquelle
était
punie
de
six
ans
de
galères
et
de
300
livres
d’amende.
Pour
la
contrebande
avec
l’aide
de
chevaux,
la
peine
était
de
300
livres
ou
trois
ans
de
galères,
puis
en
cas
de
récidive,
de
400
livres
d’amende
et
de
neuf
ans
de
galères.
Pour
les
faux
sauniers
attroupés
au
nombre
d’au
moins
trois
et
armés,
une
amende
de
500
livres
et
neuf
années
de
galères
étaient
imposées
pour
une
première
fois
et
la
peine
de
mort
en
cas
de
récidive.
Dès
1665,
on
propose
déjà
d’envoyer
une
partie
des
faux
sauniers
qui
ont
été
condamnés
aux
galères,
vers
les
colonies
mais
ce
n’est
qu’en
1730
que
le
Canada
reçoit
ses
premiers
faux
sauniers.
Rénald
Lessard
a
relevé
une
liste
nominative
de
729
noms
–
dans
laquelle
se
retrouve
le
nom
de
Pierre
Dubois
–
à
partir
des
registres
des
malades
de
l’Hôtel-Dieu
de
Québec,
des
archives
notariales
et
des
listes
de
faux
sauniers
dressées
en
France,
dont
certains
ne
se
sont
jamais
rendus
au
Canada
.
Entre
1730
et
1743,
on
évalue
à
585
le
nombre
de
faux
sauniers
et
contrebandiers
qui
ont
été
déportés
au
Canada.
Bien
qu’environ
une
douzaine
soient
déjà
mariés
–
certains
font
venir
leur
famille
de
France
–
la
plupart
sont
de
jeunes
hommes
célibataires
de
28
ans
en
moyenne.
On
ne
peut
identifier
dans
les
archives,
qu’une
centaine
de
faux
sauniers
qui
se
sont
mariés
en
Nouvelle-France,
dont
moins
du
quart
aurait
laissé
une
descendance
jusqu’à
ce
jour
.
Aucune
femme
n’a
été
recensée
parmi
les
faux
sauniers
déportés
en
Nouvelle-France.
Pourtant,
les
femmes
se
livraient
également
au
faux
saunage,
mais
les
peines
auxquelles
elles
s’exposaient
étaient
moins
sévères
que
celles
qui
frappaient
les
hommes
.
Elles
ne
risquaient
qu’une
amende
ou
l’emprisonnement,
et
en
cas
de
récidive,
la
peine
du
fouet
qui
n’était
pas
toujours
appliquée;
la
coutume
voulait
même
que
les
faux
saunières
enceintes
soient
libérées.
Certaines
font
du
faux
saunage
leur
profession,
mais
la
plupart
ne
s’adonnent
à
ce
trafic
qu’occasionnellement,
pour
échapper
à
la
misère.
Elles
ne
transportent
que
de
faibles
charges
de
sel,
cachées
dans
un
panier,
sous
une
coiffe
ou
sous
leurs
jupes.
Le
faux
saunage
féminin
s’était
tellement
accru
dans
certaines
régions
vers
la
fin
du
XVIIIe
siècle
que
plus
de
femmes
que
d’hommes
furent
arrêtées.
Marie
Anne
Dubois
serait-elle
l’unique
faux
saunière
déportée
en
Nouvelle-France
?
Le
crime
de
pointage
(depointage)
L’interrogation
de
la
base
de
données
des
Archives
coloniales
avec
le
mot
clé
pointage
n’a
permis
de
retracer
qu’une
seule
référence
au
sujet
de
Jean
Lescouvé,
ses
deux
fils
et
son
frère,
condamnés
à
passer
au
Canada
pour
«
crime
de
pointage
»
en
1733,
mais
qui
ont
été
retenus
en
France.
Dans
une
lettre
à
messieurs
de
Beauharnois
et
Hocquart
datée
du
19
mai
1733
concernant
ces
mêmes
individus,
le
ministre
écrit
:
"ils
ont
été
condamnés
a
cette
destination
pour
avoir
voulu
au
prejudice
d’un
arrest
du
Conseil
du
25
mars
1724,
Se
maintenir
par
force
dans
leurs
Baux,
et
avoir
usé
de
violence
contre
les
nouveaux
preneurs.
ce
delit
qu’on
appelle
depointage
n’empesche
point
qu’ils
ne
puissent
estre
utilement
employé
dans
la
Colonie".
Une
autre
lettre
du
ministre
datée
du
19
avril
1735,
recommande
à
messieurs
de
Beauharnois
et
Hocquart
de
ne
pas
permettre
aux
faux
sauniers,
contrebandiers,
«
de
même
que
pour
les
depointeurs
de
picardie
»
qui
sont
transférés
dans
la
Colonie,
de
repasser
en
France
sous
quelque
prétexte
que
ce
soit.
Il
s’agit
donc
bien
d’un
crime
pour
depointage
–
en
un
seul
mot
–
comme
on
peut
le
constater
dans
les
documents
originaux.
A
cause
des
nombreuses
guerres,
les
propriétaires
des
terres
situées
sur
les
frontières
de
Picardie
se
sont
réfugiés
dans
leur
résidence
en
ville.
Avec
le
temps,
les
fermiers
qui
croyaient
avoir
acquis
les
baux
détenus
par
leur
famille
depuis
plusieurs
générations,
ont
considéré
leurs
fermages
comme
de
véritables
patrimoines,
les
vendant
devant
notaires,
les
donnant
en
mariage
à
leurs
enfants,
les
partageant
en
succession
au
préjudice
des
véritables
propriétaires.
Lorsque
les
propriétaires
entreprirent
d’augmenter
leurs
redevances
ou
de
changer
de
fermiers,
ils
s’exposèrent
à
des
actes
de
violence,
sur
leur
personne
ou
leurs
biens.
Les
fermiers
qui
croyaient
être
dépossédés
de
leurs
droits
ne
manquaient
pas
de
se
venger,
par
meurtres
ou
incendies.
Le
25
mars
1724
,
le
roi
Louis
ordonne
au
sieur
Chauvelin,
intendant
de
justice
en
Picardie
et
Artois,
et
aux
officiers
du
Bailliage
et
Siège
Présidial
d’Amiens
de
faire
exécuter
les
articles
du
présent
arrêt.
Tous
les
fermiers
«
qui
jouissent
sans
baux
par
écrit
»
ou
qui
ne
les
auraient
pas
fait
renouveler
à
leur
expiration,
sont
tenus
d’en
abandonner
l’exploitation
aux
véritables
propriétaires,
sans
quoi
ils
seront
arrêtés
et
emprisonnés
avec
leur
femme
et
leurs
enfants,
demeurant
avec
eux
ou
dans
le
même
village,
et
seront
condamnés
à
être
transférés
aux
Colonies.
Pierre
Dubois
et
sa
fille
Marie
Anne
étaient
sans
doute
des
depointeurs
qui
ont
été
punis
suivant
la
rigueur
des
Ordonnances.
Par
conséquent,
il
est
certain
que
Marie
Anne
Dubois
et
son
père
n’ont
pas
été
déportés
pour
crime
de
faux
saunage.
Cela
n’exclut
pas
la
possibilité
qu’ils
aient
pratiqué
le
faux
saunage
à
l’occasion,
puisque
dans
les
régions
limites
entre
les
pays
exempts
et
ceux
de
grande
gabelle,
tout
le
monde
était
un
peu
faux
saunier.
La
déportation
de
Marie
Anne
et
de
Pierre
Dubois

Le
3
novembre
1733,
le
roi
Louis
XV
transmet
ses
ordres
afin
que
Pierre
Dubois
et
sa
fille
Marie
Anne
soient
transférés
dans
les
prisons
du
Havre.
Le
17
novembre
suivant,
l’exempt
de
la
maréchaussée
de
Picardie
de
la
Résidence
d’Abbeville
les
laisse
à
la
garde
des
concierges
des
prisons
du
Havre
jusqu’à
ce
qu’ils
partent
pour
la
Louisiane
.
Le
ministre
écrit
à
monsieur
Perrotin
de
Barmont
de
Beauregard,
commissaire
de
la
marine,
le
22
décembre
1733,
qu’il
lui
fera
savoir
incessamment
les
intentions
du
roi
à
leur
sujet
.
Le
22
juin
1734,
Michel
Bégon,
intendant
du
Havre,
écrit
au
ministre
afin
que
soient
expédiés
de
nouveaux
ordres
.
Puisqu’il
n’y
a
pas,
dans
ce
port,
de
navire
pour
la
Louisiane,
on
propose
plutôt
de
transférer
Pierre
et
Marie
Anne
Dubois
aux
colonies
sur
le
prochain
navire
qui
partira
du
Havre
pour
le
Canada.
Le
28
juin
suivant,
le
ministre
envoie
les
ordres
du
roi
ainsi
qu’une
lettre
destinée
à
messieurs
de
Beauharnois
et
Hocquart
que
le
capitaine
du
navire
devra
se
charger
de
leur
remettre
.
La
lettre
précise
que
Pierre
Dubois
et
Marie
Anne
Dubois,
sa
fille,
seront
embarqués
sur
le
Saint-Antoine
de
Dieppe,
qui
doit
partir
du
Havre
pour
Québec.
Le
capitaine
Pierre
Sallois
a
reçu
l’ordre
de
les
remettre
à
Monsieur
de
Beauharnois
qui
devra
lui
en
donner
la
décharge.
L’intention
du
roi
est
qu’aucun
d’eux
ne
repasse
en
France.
Le
15
juillet
1734,
les
archers
de
la
prévôté
de
la
marine
décrouent
Pierre
et
Marie
Anne
Dubois
et
remettent
l’ordre
de
leur
décharge
au
geôlier
des
prisons
du
Havre
.
Pierre
et
Marie
Anne
sont
embarqués
sur
le
Saint-Antoine
de
Dieppe
ce
dont
le
ministre
tient
particulièrement
à
s’assurer
.
Michel
Bégon
lui
confirme
dans
sa
lettre
du
27
juillet
1734,
qu’ils
sont
effectivement
partis
le
15
juillet
dernier
pour
Québec
.
Marie
Anne
et
son
père
venaient
de
passer
près
de
huit
mois
dans
les
prisons
du
Havre.
Le
capitaine
Pierre
Sallois
a
transmis
au
ministre,
tel
que
requis,
l’accusé
de
réception
des
prisonniers.
Le
Saint-Antoine
de
Dieppe
arrive
à
Québec
vers
le
2
octobre
1734,
après
une
traversée
d’environ
80
jours.
En
effet,
à
cette
date,
on
retrouve
en
l’étude
du
notaire
Jacques-Nicolas
Pinguet
de
Vaucour
,
un
certain
Jean
Lebrun
qui
déclare
être
arrivé
à
Québec
par
le
Saint-Antoine
de
Dieppe.
Le
10
octobre
suivant,
messieurs
de
Beauharnois
et
Hocquart
confirment
au
ministre
Maurepas
qu’ils
ont
bien
reçu
de
monsieur
Bégon,
l’ordre
de
retenir
les
prisonniers
et
qu’ils
veilleront
à
ce
qu’ils
ne
repassent
pas
en
France
.
Le
1er
février
1735,
le
ministre
écrit
à
monsieur
de
Beauregard
qu’il
a
reçu
le
certificat
de
la
remise
faite
à
Québec
des
nommés
Pierre
et
Marie
Dubois
qui
avaient
été
embarqués
par
ordre
du
roi
sur
le
navire
le
Saint-Antoine
de
Dieppe,
commandé
par
le
capitaine
Pierre
Sallois
.
L’origine
de
Marie
Anne
Dubois
Marie
Anne
Dubois
est
née
et
a
été
baptisée
le
23
mai
1700
dans
la
paroisse
de
Saint-Séverin
de
Crécy-en-Ponthieu.
Elle
est
la
fille
de
Pierre
Dubois
et
d’Anne
Tronet.

Le
vingt
trois
de
mai
1700
a
esté
batisé
marie
anne
dubois
fille
de
pierre
dubois
et
d
anne
tronet
ses
pere
et
mere
née
les
dits
jour
et
an
le
parain
est
nicolas
cappet,
la
marraine
marguerite
ducrocq
qui
ont
signe
en
lautre
registre
Les
parents
de
Marie
Anne,
Pierre
Dubois
et
Anne
Tronet,
ont
passé
leur
contrat
de
mariage
le
19
avril
1699
chez
le
notaire
Louis
Dargnies
,
et
se
sont
mariés
le
19
mai
suivant
dans
la
paroisse
Saint-Séverin
à
Crécy-en-Ponthieu.
L’acte
religieux
souligne
que
Pierre
Dubois
est
originaire
de
Cramont
alors
qu’Anne
Tronet
est
native
de
Crécy-en-Ponthieu.
Sont
présents
au
mariage
:
Charles
Dubois,
François
Dubois,
François
Tronet
et
Louis
Cavelier,
tous
père,
frère
et
oncle
des
époux.
Pierre
Dubois
appose
sa
signature
à
l’acte
ainsi
que
François
Dubois
.
Pierre
Dubois
et
Anne
Tronet
ne
semblent
avoir
eu
que
deux
enfants
:
Marie
Anne
et
Pierre.
On
retrouve
dans
les
registres
de
Crécy-en-Ponthieu,
Pierre
Dubois,
fils
de
Pierre
et
Toussaine
Tronet,
baptisé
le
26
septembre
1701.
Le
parrain
est
Pierre
Levasseur
et
la
marraine,
Charlotte
Leblond.
L’acte
de
mariage
précise
que
Pierre
Dubois
est
originaire
de
Cramont.
Les
registres
de
la
paroisse
Saint-Martin
de
Cramont
n’existent
plus
entre
1625
et
1668.
On
a
cependant
retracé
deux
actes
de
baptême
d’un
Pierre
Dubois,
fils
de
Charles
et
de
Jehanne
ou
Barbe
de
Tuncq.
Le
premier
Pierre
a
été
baptisé
le
11
juin
1672;
son
parrain
est
Louis
Cavelier,
qui
pourrait
être
ce
témoin
au
mariage
de
Pierre
Dubois
et
d’Anne
Tronet,
la
marraine
est
Lau[…]
Carpentier.
Le
second
Pierre
a
été
baptisé
le
4
février
1675;
le
parrain
est
Pierre
de
Can
et
la
marraine,
Louise
Darsin.
La
recherche
dans
les
registres
de
la
paroisse
Saint-Martin
de
Cramont
n’a
pas
permis
de
retrouver
la
sépulture
d’aucun
d’eux.
Dans
les
registres
de
la
paroisse
Saint-Séverin
à
Crécy-en-Ponthieu,
on
a
retrouvé
trois
actes
de
baptême
d’une
Anne
Tronet.
Une
seule
cependant,
fille
de
François
Tronet
et
de
Perrine
Debrenie,
baptisée
le
13
août
1663,
a
un
frère
prénommé
François
qui
pourrait
être
le
François
Tronet
témoin
au
mariage
de
Pierre
Dubois
et
d’Anne
Tronet.
Leur
père
François
était
décédé
le
26
mars
1693
à
l’âge
d’environ
60
ans.
Lors
de
leur
arrestation,
Pierre
Dubois
et
Marie
Anne
sont
dits
habitants
de
Nempont-Saint-Firmin.
En
1719
à
Nemport-Saint-Firmin,
est
baptisée
une
fille
prénommée
Marie
Anne,
fille
de
François
Leborgne
et
de
Marie
Dubois
,
dont
la
marraine
est
une
Marie
Anne
Dubois.
Il
ne
semble
pas
y
avoir
dans
les
registres
de
Nempont-Saint-Firmin
d’autres
traces
de
Marie
Anne
Dubois,
ni
de
son
père,
sa
mère
ou
son
frère
Pierre.
Les
actes
de
sépulture
d’Anne
Tronet
et
de
son
fils
Pierre
n’ont
été
retrouvés
ni
dans
les
registres
de
Crécy-en-Ponthieu
ni
dans
ceux
de
Nempont-Saint-Firmin.
Il
faut
toutefois
noter
que
certains
actes
sont
illisibles
ou
écrits
en
latin.
Marie
Anne
en
Nouvelle-France
Nous
n’avons
trouvé
aucune
trace
de
Marie
Anne
dans
les
archives
de
la
Nouvelle-France
avant
septembre
1736,
date
de
son
mariage.
En
effet,
le
4
septembre
1736,
Marie
Anne
Dubois
épouse,
dans
la
paroisse
de
Notre-Dame
de
Québec,
Jean
Georget
dit
Châteaubrillant,
habitant
de
Contrecœur
et
veuf
de
Louise
Arcouet.
Une
dispense
des
trois
bans
a
été
accordée
par
messire
de
Miniac,
grand
vicaire
du
diocèse.
Marie
Anne
est
dite
fille
de
feu
Pierre
Dubois
et
de
feue
Anne
Tronet,
de
Cressé
(Crécy-en-Ponthieu),
évêché
d’Amiens
en
Picardie.
Son
père
est
en
effet
décédé
le
11
juillet
1735
à
l’Hôtel-Dieu
de
Québec,
et
a
été
inhumé
le
lendemain
dans
le
cimetière
des
pauvres.
Il
était
entré
à
l’Hôtel-Dieu
le
5
juillet
précédent
.
Le
registre
des
malades
précise
«
pierre
dubois
agé
de
70
ans
de
picardie
faussonier
mort
le
11
».
Le
26
septembre
1736,
Jean
Georget
dit
Châteaubrillant
et
Marie
Anne
Dubois
se
présentent
devant
le
notaire
Antoine
Puypéroux
de
Lafosse,
afin
de
passer
leur
contrat
de
mariage.
Ils
avaient
fait
des
conventions
de
mariage
verbales
mais
n’avaient
pas
pu
passer
de
contrat
de
mariage
avant
la
cérémonie
puisque
«
Ils
ny
avoit
point
de
nore
Sur
Les
Lieux
pour
passer
Leurs
Contrat
de
mariage
ne
Le
pouvant
aller
chercher
a
causes
des
Vents
contraires
Et
mauvais
chemains
qui
Estaient
Impraticable
».
Le
contrat
précise
que
Jean
Georget
réside
dans
sa
maison
de
Contrecœur
et
que
Marie
Anne
Dubois
habite
chez
le
sieur
Privé
de
Verchères.
Après
leur
arrivée,
la
plupart
des
faux
sauniers
s’engagent
à
travailler
pour
des
habitants,
des
bourgeois
et
artisans
des
villes
de
Québec
et
de
Montréal,
mais
très
peu
signent
un
contrat
devant
notaire.
C’est
probablement
ce
qu’ont
fait
Pierre
et
Marie
Anne
Dubois
mais
on
ne
retrouve
pas
de
contrat
le
confirmant.
Il
est
fort
possible
que
Marie
Anne
se
soit
engagée
auprès
du
bourgeois
Michel
Privé,
marchand
de
Verchères,
puisqu’elle
y
réside
à
son
mariage.
Celui-ci
est
peut-être
à
Québec
lorsque
Marie
Anne
et
son
père
débarquent
du
Saint-Antoine
de
Dieppe
en
octobre
1734.
Michel
Privé
avait
épousé
Louise
Legris
à
Québec
le
24
août
1733.
En
mai
1734,
le
couple
fait
baptiser
son
premier
enfant
à
Québec
alors
que
les
naissances
suivantes
ont
lieu
à
Verchères.
On
peut
se
demander
pourquoi
Jean
Georget,
de
Contrecœur
et
Marie
Anne
Dubois,
de
Verchères,
ont
fait
le
voyage
à
Québec
pour
s’y
marier.
Le
père
de
Marie
Anne,
Pierre
Dubois,
est
alors
décédé
et
il
semble
qu’aucun
enfant
de
la
première
union
de
Jean
Georget
n’assiste
au
mariage.
Les
témoins
sont
Pierre
Grand
Jean
et
François
Bobleau.
Si
Marie
Anne
devait
obtenir
une
autorisation
pour
se
marier,
aucun
document
en
ce
sens
n’a
été
retracé
dans
les
archives.
Marie
Anne
épouse
un
veuf
beaucoup
plus
âgé
qu’elle.
Ils
se
marient
en
communauté
de
biens
selon
la
Coutume
de
Paris
suivie
en
ce
pays,
et
ne
seront
pas
responsables
des
dettes
contractées
par
l’autre
avant
leur
mariage.
Il
y
a
ni
douaire
ni
préciput
de
mentionnés
au
contrat.
Jean
Georget
promet
et
fait
don
à
Marie
Anne
–
pour
la
bonne
amitié
et
affection
particulière
qu’il
a
pour
son
épouse
–
d’une
part
et
portion
«
comme
un
de
ses
enfants
»
de
ses
biens
venant
à
sa
succession
pour
en
jouir
et
en
disposer
en
pleine
propriété,
elle
et
ses
hoirs
et
ayant
causes.
De
plus
«
pour
La
Jeunesse
de
Ladte
dubois
»,
il
lui
aurait
promis
une
rente
viagère
de
douze
minots
de
blé
froment
par
année
sa
vie
entière,
à
être
payée
par
lui
ou
ses
héritiers.
Les
conventions
verbales
sont
ainsi
ratifiées
«
Sans
quoy
Le
mariage
n’auroit
Esté
fait
ni
accomply
».
L’époux
de
Marie
Anne,
Jean
Georget
dit
Châteaubrillant
Jean
Georget
avait
épousé,
en
premières
noces,
Louise
Arcouet
,
fille
de
Jean
Arcouet
dit
Lajeunesse
et
d’Élisabeth
Pépin,
au
début
de
l’année
1699.
Jean
Arcouet
dit
Lajeunesse
était
venu
au
pays
en
1665
comme
soldat
de
la
compagnie
du
capitaine
Laubia,
régiment
de
Carignan-Salière
;
Jean
Georget
épouse
donc
une
fille
de
soldat.
Le
contrat
de
mariage
du
26
janvier
1699,
passé
devant
le
notaire
Adhémar,
indique
que
Jean
Georget
dit
Châteaubrillant
est
âgé
de
36
ans
–
en
réalité
il
a
40
ans
–
et
qu’il
est
originaire
de
Hersay
(Ercé-en-Lamée)
près
de
Châteaubriand,
évêché
de
Rennes,
en
Bretagne.
Jean
Georget
est
caporal
dans
le
régiment
de
Lavaltrie.
Sont
présents
au
contrat
de
mariage
:
le
sieur
Pierre
Boucher,
écuyer,
seigneur
de
Boucherville,
le
sieur
Dorvilliers,
capitaine
d’une
compagnie
de
la
marine,
ainsi
que
Jean
Louis
de
La
Corne
de
Chaptes
,
écuyer,
lieutenant
de
la
compagnie
de
Lavaltrie,
seigneur
en
partie
de
Contrecœur,
et
ami.
En
1698,
le
roi
accorde
une
année
de
solde
aux
soldats
qui
voudront
se
marier
et
s'établir
dans
la
colonie
;
Jean
Georget
peut
donc
en
bénéficier.
Quant
à
Louise
Arcouet,
elle
reçoit
du
roi
–
comme
soixante
filles
qui
épousent
des
soldats
–
une
dot
de
50
livres
.
Peu
après
son
mariage,
le
19
juin
1699,
Jean
Georget
est
de
nouveau
présent
chez
le
notaire
Adhémar.
Il
reçoit
du
Sieur
Antoine
de
Pécaudy,
une
concession
dans
le
fief
de
Contrecœur
de
trois
arpents
de
front
sur
trente
arpents
de
profondeur
donnant
sur
le
devant
au
fleuve
Saint-Laurent,
et
par
derrière
aux
terres
non
concédées.
On
apprend
que
la
terre
lui
avait
été
concédée
par
billet
de
Jean
Louis
de
La
Corne
de
Chaptes,
seigneur
en
partie
de
Contrecœur
à
cause
de
son
épouse
Marie
de
Pécaudy
,
le
16
octobre
1695,
ce
qui
indique
que
Jean
Georget
était
déjà
en
Nouvelle-France
depuis
au
moins
quatre
ans.
En
1723,
les
aveux
et
dénombrements
indiquent
que
Jean
Georget
est
toujours
propriétaire
de
sa
terre
.
En
vingt
sept
ans,
il
a
réussi
à
mettre
quatorze
arpents
en
labour
sur
les
90
arpents
concédés.
On
y
compte
une
maison,
une
grange
et
une
étable.
Au
cours
de
ces
années,
Jean
Georget
est
souvent
témoin
aux
baptêmes
et
sépultures,
quelques
fois
à
titre
de
bedeau.
Le
8
mars
1727,
Jean
Georget
et
Louise
Arcouet
vendent
un
arpent
de
terre
de
front
sur
trente
de
profondeur
à
leur
gendre,
Georges
Boucher
dit
St
Martin,
maître
cordonnier,
en
retour
d’une
rente
viagère
de
seize
minots
de
blé
et
d’une
paire
de
souliers
francois
à
gomme
chaque
année
.
Le
terrain
vendu
comprend
sept
arpents
de
terre
en
valeur
désertée,
le
surplus
en
bois
debout,
sans
bâtiments.
Son
épouse
Louise
Arcouet
décède
peu
après
–
le
20
septembre
1727
–
et
est
inhumée
le
lendemain
à
Contrecœur,
à
l’âge
de
45
ans.
De
cette
première
union
sont
nés
dix
enfants.
Jean
Georget
et
Louise
Arcouet
ont
une
descendance
par
cinq
de
leurs
filles.
L’origine
de
Jean
Georget
Jean
Georget
a
été
baptisé
le
19
décembre
1658
dans
la
paroisse
de
Saint-Jean-Baptiste
à
Ercé-en-Lamée,
évêché
de
Rennes
en
Bretagne
(Ille-et-Vilaine).
Son
parrain
est
Jean
Drouin
et
sa
marraine,
Jullianne
La
Rochelle.
Jean
fils
Jullian
Georgin
et
Renée
Trevier
du
village
de
blodin
ses
pere
et
mere
a
este
Baptize
et
tenu
sur
les
saints
fonts
de
baptesme
par
jean
drouin
et
[illisible]
Jullianne
La
rochelle
parrain
et
marraine
le
19
decembre
1658
(signé) Morand
(paraphe)
ptre
Jean
est
le
troisième
fils
de
Julien
Georget
et
de
Renée
Trevier
baptisé
dans
cette
paroisse.
Son
frère
Vincent
a
été
baptisé
le
27
mars
1653
alors
qu’André
l’a
été
le
9
juillet
1656.
Le
père
de
Jean,
Julien
Georget,
a
été
baptisé
le
7
octobre
1625
à
Ercé-en-Lamée.
Il
est
le
fils
d’Estienne
et
de
Françoise
Morel,
mariés
le
11
janvier
1625
dans
la
même
paroisse.
On
n’a
retrouvé
qu’une
seule
famille
de
Georget
à
Ercé-en-Lamée,
celle
d’Estienne
Georget
puis
de
son
fils
Julien
Georget.
Estienne
Georget
est
dit
originaire
d’Availles
(Availles-sur-Seiche).
Des
recherches
dans
les
registres
d’Availles-sur-Seiche
n’ont
pas
permis
de
retrouver
l’acte
de
baptême
d’Estienne
Georget
bien
qu’une
famille
de
Georget
y
soit
présente.
La
famille
de
Marie
Anne
et
de
Jean
Georget
Marie
Anne
Dubois
a
36
ans
lorsqu’elle
épouse
Jean
Georget,
lequel
est
âgé
de
77
ans.
C’est
un
homme
bien
établi
qui
lui
offre
sans
doute
la
sécurité
matérielle
puisqu’elle
est
assurée
de
recevoir
–
sa
vie
entière
–
une
rente
viagère
annuelle
de
douze
minots
de
blé.
Le
1er
novembre
1737,
Marie
Anne
accouche
d’une
fille.
L’enfant
portera
le
prénom
de
sa
mère.
Marie
Anne
Georget
est
baptisée
sous
condition
le
3
novembre
suivant
à
Grondines.
Le
parrain
est
Jean
Grignon
et
la
marraine,
Geneviève
de
Chavigny
de
La
Chevrotière
,
épouse
de
Joseph
Hamelin
dit
Pagnol.
Son
acte
de
baptême
précise
que
la
mère
a
accouché
en
la
paroisse
de
Grondines
et
que
les
parents
sont
de
Contrecœur.
En
1738,
Jean
Georget
passe
un
contrat
de
bail
à
ferme
de
terre
avec
Michel
Charbonneau
,
pour
quatre
minots
de
blé
moulu
en
farine
par
année
.
Jean
Georget
loue
une
partie
de
sa
terre
qu’il
ne
peut
sans
doute
plus
cultiver.
Leur
second
enfant
naît
et
est
baptisé
à
Montréal,
le
5
février
1740.
On
lui
donne
le
prénom
de
Guillaume
mais
il
sera
connu
sous
celui
de
Joseph
.
Le
parrain
est
Guillaume
Renaud
et
la
marraine,
Geneviève
Georget
,
demi-sœur
de
l’enfant,
fille
de
Jean
Georget
et
de
Louise
Arcouet.
L’acte
indique,
une
fois
de
plus,
que
les
parents
sont
de
Contrecœur.
Le
destin
s’acharne
sur
Marie
Anne
Le
14
juin
1740
à
Boucherville,
Jean
Georget
et
Marie
Anne
Dubois
se
présentent
devant
le
notaire
Antoine
Loiseau.
Ils
engagent
par
contrat,
leur
fille
Marie
Anne
–
qui
n’a
pas
encore
trois
ans
–
au
service
de
Jacques
Racicot
et
de
Marie
Labbé,
résidents
de
Boucherville,
pendant
les
prochaines
quinze
années.
"Pardevant
antoine
Loiseau
notaire
de
la
juridiction
seigneurialle
de
Boucherville
y
residant
soubsigné
et
tesmoins
cy
bas
nommes
furent
present
Jean
Jorgette
dit
Brian,
Et
marie
anne
dubois
sa
femme
de
lui
autorisée
pour
leffet
des
present
abitant
demeurant
a
contrecœur
et
de
presant
Estant
En
Cedit
Bourg,
Lesquels
ont
volontairement
reconnu
et
Confessé
avoir
par
les
presante
loué
et
Engagé
marianne
jorgette
leur
fille
agée
de
trois
ans
pour
le
tant
de
quinze
ans
a
commencer
à
Ce
jour
date
des
presentes
jusque
auxdis
quinze
ans
finis
et
accomplies
a
jacques
racicot
et
marie
labé
sa
femme
demeurant
au
Bourg
dudit
Boucherville
a
ce
present
et
acceptant
pandant
ledit
tant
de
quinze
ans
qui
lont
retenue
à
leur
service".
Ce
contrat
précise
les
conditions
d’engagement
à
titre
de
domestique
que
Marie
Anne
devra
respecter
:
«
a
la
charge
que
ladite
marianne
jorgette
travaillera
de
Son
pouvoïr
en
touttes
choses
licites
et
honeste
qui
luy
Seront
commendé
par
lesdit
racicot
et
sadite
femme
ou
de
Leur
part
Et
faire
le
profit
desdits
preneurs
Sans
pouvoir
quiter
ny
abandonner
Ledit
Service
sans
le
Consentement
desdit
preneurs
[…]
Soblige
de
la
faire
chercher
et
de
la
ramener
chez
ledit
racicot
Son
maitre.
»
On
constate
néanmoins
que
le
nom
de
Joseph
Jorgette
a
été
inscrit
au
contrat
et
qu’il
a
été
rayé
par
la
suite.
Il
semble
que
les
parents
auraient
eu
l’intention
d’engager
également
leur
fils
Joseph,
mais
qu’ils
se
seraient
ravisés.
Qu’est-ce
qui
a
bien
pu
inciter
Jean
Georget
et
Marie
Anne
Dubois
à
ainsi
louer
et
engager
leur
enfant
de
moins
de
trois
ans
?
La
suite
du
contrat
nous
en
apprend
un
peu
plus
sur
leur
motivation
:
"En
presance
et
du
Consentement
de
Louïs
Bienville
et
Suzanne
jorgette
leur
jeandre
et
fille
disant
lesdit
Bienville
et
jorgette
Sa
femme
que
leurs
dits
père
et
mère
ne
Sont
pas
dans
les
moyens
de
faire
vivre
ladite
marianne
jorgette
leur
sœur."
Louis
Bienville,
gendre
de
Jean
Georget,
a
pareillement
engagé
plusieurs
de
ses
enfants.
En
1742,
Pierre-Louis
Bienville,
âgé
de
8
ans,
est
engagé
au
service
d’un
habitant
.
Suite
au
décès
de
leur
mère
Suzanne
Georget
en
1746,
Pierre-Louis,
Michel
et
Marianne,
ont
été
tous
les
trois
engagés
comme
apprentis
et
domestiques
.
L’historien
André
Lachance
note
que
les
familles
nombreuses
et
pauvres
pouvaient
placer
leurs
enfants
dès
l’âge
de
trois
ou
quatre
ans,
au
service
d’un
fermier
voisin,
artisan
ou
bourgeois,
jusqu’à
leur
majorité
ou
leur
mariage
.
En
retour,
ce
dernier
les
loge
et
les
entretient
et
promet
de
les
traiter
doucement
et
humainement
:
"Ce
marché
ainsy
fait
a
la
charge
que
lesdits
preneurs
traiteront
ladite
marianne
jorgette
doucement
comme
il
apartien
et
luy
fourniront
les
vivres
et
ailliment
qui
luy
seront
necessaire
tant
seint
que
malade
Et
lentretiendront
de
tous
abis
linges
et
chaussures
pendant
ledit
tant
linstruiront
ou
la
feront
instruire
Suivant
la
religion
Catholique
apostolique
et
romaine."
Marie
Anne
Georget
est
donc
engagée,
jusqu’à
l’âge
de
18
ans,
au
service
de
Jacques
Racicot
et
de
Marie
Labbé,
résidents
de
Boucherville.
Jacques
Racicot
,
fils
de
Michel
et
de
Geneviève
Alard,
avait
épousé
Marie
Jeanne
Labbé,
fille
naturelle
de
Jean
Labbé
et
de
Marie
Anne
Faye,
le
6
mai
1715
à
Québec.
Exactement
trois
mois
après
avoir
engagé
sa
fille,
soit
le
14
septembre
1740,
Jean
Georget
se
trouve
chez
le
notaire
François
Simonet,
afin
de
rétrocéder
sa
terre
de
la
seigneurie
de
Saint-Ours
au
seigneur.
L’acte
notarié
indique
qu’étant
donné
son
âge
avancé
et
sa
maladie,
il
ne
peut
travailler
ni
faire
travailler
la
dite
terre.
Il
n’a
pas
non
plus
payé
les
cens
et
rentes
ni
les
arrérages
au
seigneur
depuis
douze
ans
environ.
Il
supplie
le
Chevalier
de
Saint-Ours
de
reprendre
la
terre
et
d’annuler
toutes
ses
dettes
à
cause
de
«
lextreme
pauvretté
dans
laquelle
Il
a
toujours
esté
et
est
Encore
actuellement
estant
obligé
de
mandier
son
Pain
pour
vivre
».
L’acte
indique
que
Jean
Georget
habite
chez
le
nommé
Caillie,
rue
Notre-Dame
à
Montréal.
Jacques
Caille
est
l’époux
de
Marie
Thérèse
Gatignon
,
fille
de
Marie
Madeleine
Arcouet
et
nièce
de
Louise
Arcouet,
première
épouse
de
Jean
Georget.
On
peut
ainsi
présumer
que
Jean
Georget
aurait
été
recueilli
par
sa
nièce
et
son
époux.
Jean
Georget
semble
en
effet
très
malade
puisqu’il
décède
un
mois
plus
tard
–
soit
le
17
octobre
1740
–
à
l’âge
de
81
ans
alors
que
l’acte
lui
en
donne
88.
Il
est
inhumé
à
Notre-Dame
de
Montréal
dans
le
cimetière
des
pauvres.
Marie
Anne
Dubois,
déjà
orpheline
de
père
et
de
mère,
se
retrouve
donc
veuve,
à
l’âge
de
40
ans,
avec
un
jeune
enfant
de
8
mois
seulement.
La
succession
de
Jean
Georget
Le
2
mars
1741,
Suzanne
et
Marie
Anne
Georget,
filles
de
Jean
Georget
et
de
Louise
Arcouet,
accompagnées
de
leurs
époux,
se
présentent
devant
le
notaire
Monmerqué
pour
la
vente
de
prétentions
sur
une
terre
à
Michel
Charbonneau.
Il
s’agit
de
la
terre
que
Jean
Georget
avait
louée
par
bail
à
ferme
en
1738
à
ce
même
Michel
Charbonneau.
Le
9
juin
1747,
trois
autres
filles
de
Jean
Georget
et
de
Louise
Arcouet
passent
un
contrat
de
vente
de
droits
successifs
immobiliers
de
cette
terre,
au
profit
de
Paul
Guertin
fils
.
Le
9
juin
au
matin,
Geneviève
Georget
accompagnée
de
son
mari
Jacques
Vadeau,
et
sa
sœur
Marie
Georget,
fille
majeure,
tous
de
la
rue
Saint-François
à
Montréal,
se
présentent
chez
le
notaire
Simonet
et
se
partagent
la
somme
de
110
livres.
En
après-midi,
c’est
au
tour
de
Louise
Georget,
fille
majeure
de
Boucherville,
de
se
présenter
devant
le
notaire
Antoine
Loiseau.
Elle
reçoit
de
Paul
Guertin
fils,
pour
sa
part,
la
somme
de
55
livres.
Paul
Guertin
et
Michel
Charbonneau
sont
donc
propriétaires
de
la
même
terre
qu’ils
ont
achetée
de
la
succession
de
Jean
Georget
et
de
Louise
Arcouet.
Afin
de
régler
le
différend,
le
20
juillet
1747,
Paul
Guertin
et
Michel
Charbonneau
se
rendent
chez
le
notaire
Monmerqué
signer
un
accord.
Paul
Guertin
fils
était
déjà
propriétaire
d’une
partie
de
la
terre
concédée
à
Jean
Georget.
En
effet,
le
27
mars
1734,
Geneviève
Georget
–
veuve
de
Georges
Boucher
–
était
forcée
de
lui
vendre
son
contrat
pour
la
somme
de
146
livres
.
Elle
avait
été
condamnée
le
jour
précédent
à
«
passer
contrat
de
vente
audit
Paul
Guertin
de
l’arpent
de
terre
en
question
ou
de
luy
rembourser
la
somme
de
quatre
vingt
quinze
livres
avec
toutte
les
Rentes
qu’il
a
payés
depuis
qu’il
est
En
possession
».
En
retour,
ce
dernier
s’engageait
à
fournir,
le
2
février
de
chaque
année
–
à
Jean
Georget
sa
vie
durant
–
seize
minots
de
blé
froment
pour
sa
subsistance
et
une
paire
de
souliers
français,
ainsi
que
Georges
Boucher
et
Geneviève
Georget
y
étaient
obligés
par
le
contrat
passé
en
date
du
8
mars
1727.
Les
héritiers
de
Jean
Georget
ont-ils
respecté
les
conditions
du
contrat
de
mariage
et
payé
à
Marie
Anne
une
rente
viagère
telle
que
leur
père
le
souhaitait
?
Les
enfants
du
premier
lit
ont
tous
reçu
leur
part
d’héritage
mais
aucun
document
n’indique
que
Marie
Anne
Dubois
et
ses
enfants
aient
reçu
quoi
que
ce
soit.
Les
dernières
années
de
Marie
Anne
Marie
Anne
ne
s’est
pas
remariée.
Elle
a
dû
subvenir
à
ses
besoins
et
à
ceux
de
son
fils
Joseph.
On
ne
retrouve
plus
trace
d’elle
dans
les
archives
jusqu’en
1763.
Marie
Anne
décède
dans
la
nuit
et
est
inhumée
le
5
juin
1763
à
Notre-Dame
de
Montréal,
à
l’âge
de
63
ans.
Son
acte
de
sépulture
indique
simplement
Marie
Anne
veuve
Briant
sans
toutefois
préciser
son
âge
et
son
nom
de
famille.
Marie
Anne
Dubois
termine
ainsi
sa
vie
dans
la
solitude
et
la
pauvreté.
Remerciements
Tous
mes
remerciements
à
Josée
Tétreault,
généalogiste
et
paléographe,
pour
son
travail
de
recherche
dans
les
registres
paroissiaux
des
archives
françaises,
ainsi
que
pour
ses
généreux
conseils
et
commentaires.
Le
tableau
en
annexe
résume
les
recherches
effectuées
par
Josée
dans
les
registres
de
Crécy-en-Ponthieu,
de
Cramont,
d’Ercé-en-Lamée,
de
Nempont-Saint-Firmin
et
d’Availles-sur-Seiche
.
Elle
a
ainsi
retrouvé
des
renseignements
inédits
sur
l’origine
de
Marie
Anne
Dubois
et
de
son
époux,
Jean
Georget
dit
Châteaubrillant,
leurs
parents
et
même
leurs
grands-parents
respectifs.
Sainte-Foy-Québec

Notes
:
1 ANC
(Archives
nationales
du
Canada),
MG
1
(Archives
des
Colonies),
Série
B,
vol.
60,
fo
577,
ordres
du
roi
pour
le
transfert
aux
colonies
de
Pierre
et
Marie
Anne
Dubois,
28
juin
1734.
2 Registre
des
malades
de
l’Hôtel-Dieu
de
Québec,
11
juillet
1735.
3 Banques
de
données
du
Programme
de
recherche
en
démographie
historique
(PRDH)
version
Internet
(www.genealogie.umontreal.ca)
:
acte
de
sépulture
no
169230
en
date
du
12
juillet
1735.
4 Rénald
Lessard,
«
Une
immigration
méconnue
:
Les
faux
sauniers
en
Nouvelle-France
»
dans
14e
congrès
national
de
Généalogie,
Bourges,
1997,
p.
258.
5 Bien
qu’on
écrive
aussi
faux-saunière,
nous
avons
adopté
la
forme
sans
trait
d’union
employée
par
Bernard
Briais
et
d’autres
auteurs.
6 La
Maison
Forte
à
Nampont-Saint-Martin,
construite
au
XVe
siècle,
est
aujourd’hui
transformée
en
club
de
golf.
http://www.chez.com/asgolfdenampont/
7 Bernard
Briais,
Contrebandiers
du
sel
:
la
vie
des
faux
sauniers
du
temps
de
la
gabelle,
Paris,
Aubier,
1984,
p.
61-62,
p.
158.
8 Rénald
Lessard,
«
Les
faux
sauniers
et
le
peuplement
de
la
Nouvelle-France
»
dans
L’Ancêtre,
vol.
14,
no
3,
novembre
1987,
p.
83-95;
vol.
14,
no
4,
décembre
1987,
p.
138-146;
vol.
14,
no
5,
janvier
1988,
p.
175-179.
9 Rénald
Lessard,
«
Une
immigration
méconnue
:
Les
faux
sauniers
en
Nouvelle-France
»
dans
14e
congrès
national
de
Généalogie,
Bourges,
1997,
p.
257-265.
10 Bernard
Briais,
op.
cit.,
p.
83-92.
11 ArchiviaNet
sur
le
site
de
Bibliothèque
et
Archives
Canada
à
l’adresse
suivante
:
http://www.collectionscanada.ca/archivianet/0201_f.html
12 ANC,
MG
1,
Série
C11A,
vol.
59,
fo
232-233v,
lettre
de
Beauharnois
et
Hocquart
au
ministre,
17
octobre
1733.
13 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
59,
fo
481-481v,
lettre
du
ministre
à
MM.
de
Beauharnois
et
Hocquart,
19
mai
1733.
14 ANQ,
MG
1,
Série
B,
vol.
63,
fo
476,
lettre
du
ministre
à
MM.
de
Beauharnois
et
Hocquart,
19
avril
1735.
15 André-Jean-Baptiste
Boucher
d’Argis,
Code
rural
ou
Maximes
et
réglemens
(sic)
concernant
les
biens
de
campagne
[document
électronique,
Gallica,
bibliothèque
numérique
de
la
Bibliothèque
nationale
de
France
sur
le
site
http://gallica.bnf.fr],
tome
troisième,
1995,
p.
138-148,
Arrêt
du
Conseil
d’État
du
25
mars
1724
(note
:
reproduction
de
l’édition
de
Paris
:
Prault,
père,
1774).
16 Les
archives
de
la
prison
d'Abbeville
ont
été
détruites
lors
du
bombardement
de
la
ville
en
1940
(incendie
du
tribunal
le
22
mai
1940).
Mes
remerciements
à
Gérard
Martel,
co-coordinateur
au
Fil
d'Ariane
-
Entraide
aux
AD-80.
17 Registre
d’écrou
du
bailliage
du
Havre,
sous
série
17BP,
Archives
départementales
de
la
Seine-Maritime,
17
novembre
1733.
Mes
remerciements
à
Sylvie
Laouchez,
bénévole
au
Fil
d'Ariane
-
Entraide
aux
AD-76.
18 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
58,
fo
90,
lettre
du
ministre
à
M.
de
Beauregard,
22
décembre
1733.
19 ANC,
MG
2
(Fonds
de
la
Marine),
Série
B3,
vol.
362,
fo
366-367v,
lettre
de
Michel
Bégon,
intendant
du
Havre,
au
ministre,
22
juin
1734.
20 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
61,
fo
568,
lettre
du
ministre
à
MM.
de
Beauharnois
et
Hocquart,
28
juin
1734.
21 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
60,
fo
52-52v,
lettre
du
ministre
à
Michel
Bégon,
28
juin
1734.
22 Registre
d’écrou
du
bailliage
du
Havre,
sous
série
17BP.
Archives
départementales
de
la
Seine-Maritime.
15
juillet
1734.
Annotation
transversale
inscrite
dans
la
page
du
registre
d’écrou
du
17
novembre
1733.
23 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
60,
fo
61v,
lettre
du
ministre
à
Michel
Bégon,
20
juillet
1734.
24 ANC,
MG
2,
Série
B3,
vol.
362,
fo
404-405v,
lettre
de
Michel
Bégon,
intendant
du
Havre,
au
ministre,
27
juillet
1734.
25 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
60,
fo
66v,
lettre
du
ministre
à
Michel
Bégon,
27
juillet
1734.
26 Sauf
exception,
les
actes
mentionnés
sont
tirés
soit
des
registres
des
paroisses
indiquées
ou
des
minutiers
microfilmés
aux
Archives
Nationales
du
Québec
(Québec),
soit
des
banques
de
données
du
Programme
de
recherche
en
démographie
historique
(PRDH)
version
Internet
(www.genealogie.
umontreal.ca)
ou
de
Lafortune,
Hélène
et
Normand
Robert,
Parchemin:
banque
de
données
notariales
du
Québec
ancien
(1635-1885),
Montréal,
Société
de
recherche
historique
Archiv-Histo,
Archives
nationales
du
Québec
et
Chambre
des
notaires
du
Québec,
1993-2004,
soit
du
Dictionnaire
généalogique
des
familles
du
Québec
des
origines
à
1730
de
René
Jetté,
Montréal,
Les
Presses
de
l’Université
de
Montréal,
1983.
27 ANC,
MG
1,
Série
C11A,
vol.
61,
fo
168-168v,
lettre
de
Beauharnois
et
Hocquart
au
ministre,
10
octobre
1734.
28 ANC,
MG
1,
Série
B,
vol.
62,
fo
13-13v,
lettre
du
ministre
à
M.
de
Beauregard,
1er
février
1735.
29 Minutier
Louis
Dargnies,
registre
d’enregistrement
de
Crécy-en-Ponthieu,
référence
2C1083.
Malheureusement,
le
contrat
fut
détruit
par
le
temps.
Gérard
Martel,
co-coordinateur
au
Fil
d'Ariane
-
Entraide
aux
AD-80.
30 François
Dubois
est
l’époux
de
Marguerite
Darsin
et
fils
de
Pierre
Dubois,
laboureur.
Il
signe
également
lors
de
la
sépulture
de
son
père,
le
19
juin
1676,
à
Cramont.
Il
serait
vraisemblablement
l’oncle
paternel
de
Pierre
Dubois.
31 Il
s’agit
possiblement
d’une
substitution
nominative
car
Toussaine
Tronet,
baptisée
le
22
février
1659,
est
l’épouse
de
Michel
Leblond
(mariés
le
20
juin
1687
à
Crécy-en-Ponthieu).
32 Dans
les
registres
de
Cramont,
le
patronyme
est
écrit
Dubos
ou
Dubois,
selon
le
rédacteur
de
l’acte.
33 Le
nom
de
la
mère
de
Pierre
Dubois,
baptisé
le
11
juin
1672,
est
Barbe
de
Tuncq.
Il
s’agit
probablement
d’une
substitution
nominative
car
aucun
autre
acte
la
concernant
n’a
été
retracé
dans
les
registres
de
Cramont.
Le
couple
Charles
Dubois
et
Jehanne
de
Tuncq
apparaît
par
contre
plusieurs
fois.
34 François
Tronet
a
été
baptisé
le
18
août
1658.
35 Acte
de
baptême
de
Marie
Anne
Leborgne,
le
31
octobre
1719,
paroisse
de
Saint-Firmin
(Nempont-Saint-Firmin).
36 Registre
des
malades
de
l’Hôtel-Dieu
de
Québec,
juillet
1735.
37 Louise
Arcouet
est
née
le
13
et
a
été
baptisée
le
16
juillet
1682
à
Champlain.
Elle
avait
donc
16
ans
et
demi
à
son
mariage.
38 Michel
Langlois,
Carignan-Salière
1665-1668,
Drummondville,
La
Maison
des
ancêtres,
2004,
p.
208.
39 Dictionnaire
biographique
du
Canada
en
ligne
:
http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=35015
40 ANC,
MG
1,
Série
C11A,
vol.
16,
fo
6,
lettre
de
Frontenac
et
Champigny
au
ministre,
15
octobre
1698.
41 ANC,
MG
1,
Série
C11A,
vol.
18,
fo
130-131v,
état
de
la
distribution
des
trois
mille
livres
accordées
par
le
roi
en
l’année
1700
pour
doter
soixante
filles
à
raison
de
50
livres
pour
chacune,
octobre
1700.
42 Jean
Louis
de
Lacorne,
écuyer
et
lieutenant
d’une
compagnie
des
troupes
de
la
Marine
(Luc
et
Antoinette
d’Allemagne
de
la
Font)
et
Marie
Pécaudy
(Antoine,
seigneur
de
Contrecœur
et
Barbe
Denis)
ont
passé
leur
contrat
de
mariage
le
9
juin
1695
(notaire
Adhémar)
et
se
sont
mariés
à
Montréal,
le
11
juin
suivant.
43 Jacques
Mathieu
et
Alain
Laberge,
L’occupation
des
terres
dans
la
vallée
du
Saint-Laurent.
Les
aveux
et
dénombrement
1723-1745,
Sillery,
Les
éditions
du
Septentrion,
1991,
p.
206.
44 Minutier
Tailhandier
dit
LaBeaume.
45 Dans
les
actes
de
baptême
de
ses
frères,
le
patronyme
est
bien
celui
de
Georget.
46 Jean-Baptiste
Grignon
(Jacques
et
Marie
Thérèse
Richer)
a
épousé
Marie-Josèphe
Gipoulou
(Pierre
et
Marie
Anne
Antrade),
le
30
janvier
1730
à
Grondines
(cm
28
Minutier
Trottain).
47 Geneviève
de
Chavigny
de
La
Chevrotière
(François,
seigneur
de
La
Chevrotière,
et
Geneviève
Guyon)
a
épousé
Joseph-Marie
Hamelin
(Louis,
seigneur
de
Grondines,
et
Antoinette
Aubert),
le
15
janvier
1724
à
Deschambault
(le
mariage
a
été
célébré
à
La
Chevrotière;
cm
20
Minutier
Trottain).
48 Michel
Charbonneau
(Michel
et
Marguerite
Denoyon)
a
épousé
Geneviève
Richaume
Lacroix
Babin
(fille
naturelle
de
Madeleine
Richaume),
le
12
octobre
1722
à
Boucherville.
49 Minutier
Monmerqué
dit
Dubreuil,
le
9
avril
1738.
50 Il
n’y
a
aucun
acte
de
décès
d’un
Guillaume
Georget,
ni
d’acte
de
baptême
d’un
Joseph
Georget
dans
les
registres.
51 Geneviève
Georget
a
épousé
en
premières
noces,
le
3
décembre
1726
à
Contrecœur,
Georges
Boucher
dit
St-Martin
(Charles
et
Marie
Catherine
Bonin),
maître
cordonnier,
originaire
de
la
paroisse
de
Saint-Nicolas-des-Champs,
archevêché
de
Paris;
puis
en
secondes
noces,
le
26
septembre
1740
à
Montréal,
Jacques
Vadeau
dit
St-Jacques
(Jacques
et
Catherine
Caillaud),
soldat
des
troupes
de
la
Marine,
compagnie
de
Beaujeu,
originaire
de
Saint-Pezenne,
commune
de
Niort,
Deux-Sèvres,
Fichier
Origine.
52 Suzanne
Georget
a
épousé
Louis
Bienville
le
3
mai
1734
à
Saint-Sulpice.
Louis
Bienville
(Philippe
et
Anne
Lamare),
soldat
des
troupes
de
la
Marine,
compagnie
de
Périgny,
est
né
le
26
et
a
été
baptisé
le
27
septembre
1702,
à
Sens,
paroisse
de
Saint-Hilaire,
Yonne,
Fichier
Origine.
53 Minutier
Loiseau
dit
Châlons,
4
avril
1742.
54 Suzanne
Georget
est
décédée
et
a
été
inhumée
le
10
novembre
1746
à
Boucherville
à
l’âge
de
32
ans.
55 Minutiers
Simonet,
01-08-1747,
14-07-1749;
Foucher,
29-10-1747,
24-01-1748;
Loiseau
dit
Châlons,
30-11-1748,
22-03-1750;
Danré
de
Blanzyl,
23-04-1749;
Comparet,
20-08-1754.
56 André
Lachance,
Vivre,
aimer
et
mourir
en
Nouvelle-France,
Montréal,
Éditions
Libre
Expression,
2000,
p.61.
57 Jacques
Racicot
est
originaire
de
la
paroisse
de
Saint-Jean,
de
Château-Gontier,
évêché
d’Angers,
Anjou
(Mayenne).
58 Marie
Thérèse
Gatignon
(Léonard
et
Marie
Madeleine
Arcouet)
a
épousé
Jacques
Caille
(Jean
et
Marie
Romaine
Galarneau),
le
11
janvier
1717
à
Montréal.
59 Paul
Guertin
(Paul
et
Madeleine
Plouf)
a
épousé
Marie
Renée
Philippeau
(Louis
et
Louise
Dubois
Brisebois),
le
18
avril
1735
à
Varennes.
60 Minutier
Raimbault.
61 ANQ
Montréal,
Les
dossiers
de
la
Juridiction
royale
de
Montréal
(TL4,
S1),
partage
d’héritage
le
26
mars
1734,
requête
de
François
Foucher,
procureur
du
roi,
suivant
la
sentence
du
3
février
1733,
073-4127.
62 Une
autre
fille
de
Jean
Georget,
Marguerite
Georget
et
son
mari
François
Tellier,
avaient
déjà
vendu
leur
part
de
terre
«
venant
de
la
succession
de
Louise
Arcouet
et
de
celle
qu’ils
peuvent
espérer
de
la
succession
future
de
Jean
Georget
»,
le
26
mars
1736,
à
François
Laporte
dit
Labonté
(Minutier
Monmerqué).
63 Registres
paroissiaux
:
Saint-Séverin
(Crécy-en-Ponthieu,
Somme),
Saint-Martin
(Cramont,
Somme),
Saint-Jean-Baptiste
(Ercé-en-Lamée,
Ille-et-Vilaine),
Saint-Firmin
(Nempont-Saint-Firmin,
Pas-de-Calais),
Saint-Pierre
(Availles-sur-Seiche,
Ille-et-Vilaine).
Filmés
par
la
Genealogical
Society
of
Utah.

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