Sommaire des Chroniques

 

Introduction

 

 Les noms des lieux de chez nous ...

 

L’étude des noms de lieux porte le doux nom de toponymie, qui fait elle-même partie d’une spécialité plus vaste, l'onomastique, qui s’intéresse à l’étude des noms propres au sens large.

 

La toponymie est elle-même divisée en plusieurs branches, en particulier  l’hydronymie pour cours d’eau, sources, marais, gouffres, etc….et l’oronymie pour tout ce qui est lié aux montagnes, collines, élévations, etc…et pour ne pas abuser des termes en ..nymie, je ne rajouterai, pour faire plaisir à mes amis généalogistes, que l’anthroponymie – qui ne fait pas partie de la toponymie - qui est l’étude des noms de personnes. Tous ces termes, bien que récents, sont tirés du grec (gr.)

 

Toponymie < topos (lieu ) + onoma (nom)

Hydronymie < hydros (eau) + onoma

Oronymie < oros (montagne ) + onoma

Anthroponymie < anthropos (homme) + onoma

 

La toponymie est intéressante, elle permet de connaître la provenance du nom des lieux qui nous entourent, elle permet aussi et surtout, de retrouver les très vieilles racines de notre langue ( picard ou français ), et de sortir de l’oubli, des pans d’histoire de notre passé. Contrairement à la plupart des mots usuels, les noms de lieux ont la vie longue, et la plupart existaient déjà bien avant l’arrivée des premiers romains, voire des premiers gaulois. En gros, on peut dire que les racines de ces noms propres vont pouvoir se retrouver, déformées certes, dans toutes les langues modernes de notre vieille Europe, y compris dans le picard !

 

Pour étudier les noms de lieux, la toponymie va faire appel à l’étymologie, science qui étudie comment les mots sont formés, qui compare les mots entre-eux, qui étudie leur provenance, etc…et enfin faire appel dans certains cas, à la phonétique qui étudie les sons, la prononciation des mots, leur déformation, leur évolution, etc…La phonétique est très importante, c’est elle qui peut expliquer, par exemple [ voir la chronique sur porion-poireau ] pourquoi les picards ont transformé porrum (lat.) en porion, alors que les français l’ont transformé en poireau….C’est encore la phonétique qui peut expliquer pourquoi un picard qui disait ‘bel’ s’est mis à dire ‘biau’ , et pourquoi un autre s’est mis à dire ‘ biéwe’ ou ‘bieu’ ou ‘bioe’, etc….

 

Voilà, très succinctement résumées, les spécialités qui vont nous permettre d’en savoir un peu plus sur les lieux qui nous sont chers. Pour les lecteurs qui seraient alléchés par ces domaines de recherche peu connus, je donnerai, au fur et à mesure des rubriques, les éléments bibliographiques correspondants. Il est peut-être bon de signaler que, bien souvent, les interprétations peuvent être critiquées, et que les ‘bagarres’ entre spécialistes de ces questions   sont monnaie courante.

 

Nous allons donc voyager dans le temps et l’espace picard, au gré des chroniques, sans plan précis. Villes, villages, lieux-dits, rivières, montagnes ( !! ), rien ne sera oublié, mais cela va prendre quelque temps. Les ‘ pressés’ pourront me demander de ‘passer’ leur village, ou leur rivière, avant les autres ; les spécialistes pourront me contredire, me conseiller, me suggérer et surtout m’aider, tout est possible, le principal étant que chacun, moi y compris, trouve de l’intérêt à cette rubrique sans prétention.